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21 janvier 2009

"CONFESSIONS DE SATAN" DE MARC SEFARIS

confessions_de_satanPrésentation de l'éditeur

Vous voulez savoir comment Satan se déguise au XXIe siècle? Vous voulez savoir qui est Lucifer en réalité? Comment l'ombre du Prince du Mal s'étend progressivement sur l'existence d'une jeune journaliste insouciante et lumineuse? Une histoire à la fois gothique et jazzy.

Biographie de l'auteur
Après avoir grandi dans les derniers décombres du XXe siècle, Marc Séfaris traverse les incertitudes du XXIe siècle avec l'aisance de l'acrobate débutant.

Le Père Noël m'a gâtée mais Marco "m'a tuer" !
Marc Sefaris a réussi l'exploit de me faite douter de ma capacité à rédiger un quelconque billet sur son roman. Jamais je n'ai été aussi sèche devant le clavier de mon ordinateur et ce n'est pas faute de ne pas avoir aimée le livre ! C'est simplement parce que ce livre est difficile à raconter et que je ne suis pas sûre d'avoir tout compris... Alors paraissons organisée.

Histoire N°1 : Un jeune homme est trouvé chez lui, nu, entrain de se mutiler avec une pancarte sur laquelle est écrit "Marie Raffin" "confessions de Satan". Marie Raffin, jeune journaliste stagiaire est interrogée par la police et nie toute implication dans une mouvance satanique.

Histoire n°2 : Marie,  va essayer elle-même de dénouer les nœuds de ce mystère malgré les intimidations diaboliques dont elle sera victime. Pour cela, elle va contacter Victor Frappier, vieil écrivain abandonné et impressionnable, joueur d'échecs, l'auteur des "confessions de Satan".

La première histoire "policière" est anodine, sans beaucoup de suspense, lisse mais nécessaire. La seconde renvoie à des éléments historiques et psychologiques sur les personnages. Ainsi Victor Frappier au passé trouble, qui dit avoir combattu le Diable et dont le livre lui a été inspiré par celui-ci, est-il un fou, un mystique ? Pourquoi Marie semble-t-elle avoir une tendresse particulière pour lui ? Et quel est le rôle de son père, de son frère et de son ex-compagnon ?

L'articulation entre les deux histoires ne se comprend qu'à la fin du livre.Thriller psychologique assuré !

Mais si le roman est assez difficile à comprendre c'est aussi parce que deux éléments apparemment mineurs mais en fait essentiels viennent se greffer entre les histoires :

1er élément : des longueurs des "à propos" qui n'apportent rien à l'histoire mais s'intègrent à l'intérieur des histoires. Ceux-ci concernent la vie quotidienne, chez le coiffeur, les couples au lit, à l'hôpital, la télé, au square ou au centre commercial et concernent notre regard sur le monde, les jeunes, le quatrième âge, le handicap ou la mort. Et là, l'acuité de l'observation est prégnante chez Marc Sefaris. En peu de mots, l'art de la dérision cher à Marco prend forme. Jugez plutôt :

extrait : "Des histoires de voitures qui brûlent dans les banlieues, là-bas, tout près mais si loin de nous, "journées d'émeutes" affirma la présentatrice, qui précise le nombre de flambées nocturnes : six cent cinquante quatre. C'est mieux qu'hier, mais c'est moins bien qu'il y a deux jours. La région lyonnaise, qui demeurait inexplicablement calme depuis le début des troubles, vient enfin de réagir : on peut déplorer quelques transports en commun calcinés du côté de Vaulx-en-Velin, le retard sur la Seine Saint-Denis est en partie rattrapé."

2eme élément : pour faire écho au 1er élément ainsi qu'aux deux autres histoires, un dialogue entre Satan et son confesseur s'intercale. Satan se désespère de ses adeptes qu'il trouve mous (reflet de la première histoire), des écrivains qui ne disent pas la Vérité (Victor FRAPPIER dans la 2eme histoire)ou de sa propre image erronée. (1er élément) .

extrait : "On vit alors dans la crainte de l'extraordinaire agression, et on ignore sa vraie nature, tellement plus banale, plus rampante."

Comprendre l'action des hommes en toute transparence, tel pourrait être le fil conducteur de ce puzzle. C'est ce que semble d'ailleurs indiquer la silhouette en transparence sur la couverture du livre couleur (à chier) modémiste.

Cependant si j'ai dit "Marco m'a tuer" c'est parce que ma première lecture pendant mes vacances était très découpée entre le fois gras, le jeu de monopoly et la promenade dominicale. On jongle constamment entre des chapitres, qui n'en sont pas d'ailleurs, alternant la première histoire, la seconde histoire, les "à propos" et les confessions de Satan. Pour recoller les morceaux du puzzle,  j'ai du relire le livre sérieusement presque d'une seule traite.

Et finalement ce n'est pas tant l'intérêt des histoires qui est intéressant dans ce livre, que la façon dont le puzzle se forme. La difficulté (pour moi) mais qui est une démarche originale, c'est que ce roman touche à un registre protéiforme : policiers, roman noir, sociologique ou psychologique...Et c'est tellement plus confortable de savoir où on met les pieds !

Quant à l'écriture de Marc Séfaris, c'est toujours un plaisir, juste ce qu'il faut d'humour, sa marque de fabrique, les mots justes, pour brosser un caractère ou une pensée rapidement.

Quelques détails cependant n'apportent pas grand chose (Furby...).

Ce n'est plus de la littérature du sous-sol. C'est un livre dense (peut-être trop ?) bien construit, même si c'est compliqué, et bien écrit. Ce premier roman de Marc Séfaris trouverait sa place au firmament de la sphère littéraire.

extrait  : "Cette nuit là, je suis restée étendue sur son corps, fermement amarrée à son pieu dressé, ondulant parfois sous ses main encore caressantes, me laissant bercer par le lent va-et-vient des marées montantes, et mes rêves étaient paisibles, gorgées de convulsions cristallines, des jaillissements lumineux, blanches écumes sur la grève, dunes mouvantes offertes aux caprices du vent..."

Autocritiques de l'auteur lui-même, désopilantes comme le ton de son blog (en stand by..).

Critiques chez Myriam Gallot et Wrath

J'espère ne pas avoir dénaturée le fond et la forme de ce roman car sincèrement j'ai hésité à rédiger ce billet. Mais quand on aime, on se force un peu !

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Commentaires
T
Mais toi tu aurais peut-être fait le puzzle dès la première fois ![;)]
C
Pour quelqu'un qui sèche devant le clavier ! Mdr.<br /> Je ne sais pas, si j'aurai le courage de le lire deux fois !!!
T
Non je n'ai pass détesté loin de là. En fait j'ai eu du mal à m'y mettre, je m'y sentais bien mais j'ai eu envie de passer à autre chose car c'est un peu long. Je dois rendre le livre à la bibliothèque aujourd'hui mais peut-être que je le reprendrais pour le finir car même si c'est long il aborde plein de points sur le monde musulman très intéressants.
T
je fais vite, ça fait quatre fois que je tente d'écrire ce message (un coup de satan ça !)<br /> 1)c'est bon tu restes mon primo pour un temps. Secundo ça ne sonne pas bien.(c'est une gestation d'éléphant...)<br /> 2)je me suis focalisée dasn mon billet sur la forme alors que j'aurais aussi du parler du fond même si c'est plus dur car plus personnel.Je me souviens que l'année dernière un ami webien a réussi à me faire lire "je vois satan tomber comme l'éclair"de Girard. Il était question du mimétisme humain et de décortiquer nos actions. Finalement c'est un peu ce que tu as fait en racontant cette histoire. Mais on peut aussi se poser la question de l'existence d'une force du mal etc. ce qui renvoie à d'autres considérations que je n'ai pas envie d'aborder.<br /> Riche ton livre, riche [;)]
E
Alors, alors, je t'avais prévenu que Neige était une lecture difficile. Tu as vraiment détesté ? [:s]
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