"MAX" DE MICHEL QUINT

18 janvier 2009

"MAX" DE MICHEL QUINT

Présentation de l'éditeur :

Lyon. Janvier 43. Un homme vit entre ombre et lumière. Côté lumière, il se fait appeler Jacques Martel, marchand de peintures et bientôt galeriste à Nice. Côté ombre, on le désigne par un prénom, Max, depuis que de Gaulle l'a missionné pour unifier les mouvements de la Résistance. Qui de Max ou de Martel s'est épris d'Agathe, étudiante en histoire de 21 ans ? Nul ne le saura... Elle lui apparaît comme une fleur sur un terrain ravagé par la guerre ; il lui fait l'effet d'un provincial exilé de la politique, désormais incapable de s'engager dans la Résistance pour défendre une certaine idée de la France. Entre eux, des mots s'échangent, des émotions où Michel Quint donne à entendre un autre Moulin, lucide sur son destin, mais inquiet parce qu'il lui semble avoir déjà croisé cette jeune femme...

Auteur :
Michel Quint, qui enseigne le théâtre à Lille, a commencé par écrire des pièces, notamment pour France Culture avant d'aborder le roman. Depuis plus de vingt ans qu'il écrit, il a obtenu le Grand Prix de la littérature policière en 1989 pour Billard à l'étage (Rivages) et s'est fait connaître du grand public en 2000 par Effroyables Jardins adapté au cinéma par Jean Becker.

Editeur : Editions Perrin

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Narration a deux voix pour ce roman.
D'une part, celle d'Agathe alias Morisot, jeune étudiante qui aime Maurice rencontré à Lyon sur les routes de l'exode alors qu'elle venait de perdre sa mère et que son père est encore à Lille. Elle va mettre ses pas dans ceux de Maurice et de la Résistance.
D'autre part, celle de Jean Moulin alias Max, délégué unique du Général en France occupée et libre dont on connaît le destin tragique.
J'imagine que les caciques historiens et autres de cette période pourront s'en donner à coeur joie pour critiquer cette fresque d'un personnage historique. Néanmoins, l'auteur le rappelle en exergue, il s'agit d'une fiction. Alors que penser de ce livre ?

Pour ma part, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire ; J'ai vraiment trouvé l'approche longue et fastidieuse pourtant servie par une écriture magnifique. La trame de fond va bien sur être la Résistance, ses luttes intérieures, les rafles et les caches mais surtout les vies de Morisot et de Max qui se croisent et se perdent et où les non-dits triomphent dans leur relation.
Les faits en soi n'ont que peu d'importance, ce qui est intéressant dans ce livre c'est l'homme Jean Moulin empreint de doutes et de fragilités, la larme à l'oeil très facile, mais aussi l'homme de conviction, acteur de l'histoire.
- fragilité par rapport à son enfance et son frère disparu
"je suis simplement fait de ces souvenirs tendres, tristes et ridicules, de cette douloureuse place d'enfance laissée vide parmi les miens et dont je ne peux dire l'importance à personne"
- la reconnaissance familiale à travers son combat
"Si tu vivais papa, est-ce que tu serais fier de moi ? Suis-je maintenant digne de tes combats de pionniers, radical de gauche, de militant des droits de l'homme ?"
- le sens du devoir en toute humilité
"je rendrai des comptes justes à l'histoire à condition de garder le coeur pur d'un sans grade"

Les femmes tiennent une place de choix dans l'univers de Jean Moulin, sa soeur Laure, ses maitresses ou ex et cette Agathe qu'il semble avoir déjà rencontré, sans compter toutes les "petites mains" de la résistance qu'il admire.

L'écriture de Michel Quint procure un bonheur certain ; les nombreuses allégories picturales colorent le texte et adoucissent la noirceur de la réalité.

L'auteur d' "effroyables jardins" a réussi là une belle fiction historique, à tout le moins intéressante par l'humanité des personnages.

Je remercie les éditions Perrin et nos Babelio's men pour cet envoi.

Le club des écrivains de Bourgogne a invité Michel Quint en 2008.

La Grande Librairie où il fut reçu en 2008

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