"LES ONZE LETTRES DE MON PERE" DE PHILIPPE GOURDIN
Il n'a pas dix ans lorsque son père disparaît... mais ce dernier, prévoyant l'issue de sa maladie, a laissé pour son jeune fils un testament spirituel sous la forme d'une série de onze lettres à n'ouvrir qu'à chacun de ses anniversaires jusqu'à ses vingt ans. Ces lettres vont ponctuer et orienter la jeunesse de cet enfant qui convoite le bien et le bon, mais ne cesse d'être attiré par les bêtises que l'on peut faire à chaque étape de ces onze années. De l'enfance jusqu'à son accomplissement d'homme, il apprend à ne jamais " sacrifier son ramage ni son plumage sur l'autel du quotidien ". L'auteur a écrit ce livre durant sa convalescence après une grave maladie. Dans cet ouvrage, qui est une véritable revanche sur la vie, il a su avec un texte plein d'humour et de poésie, donner de vraies idées sur le rôle des pères modernes.
Editeur : Editions de l'officine
Que dire de ce livre sinon que l'on ne peut être que conquis par le ton donné dès le début ; Si le sujet peut être larmoyant, la façon de le traiter est simple, efficace mais surtout drôle. Car avant tout, c'est la vie d'un garçon de 10 ans qui évolue vers sa vie d'adulte que nous propose Philippe Gourdin. Et nous assistons aux blagues et bêtises d'un gamin. Celles-ci sont plus ou moins évoluées chaque année suivant son âge. J'ai été surprise par l'inventivité et j'ai ri de bon coeur (bon je n'ai pas trop d'imagination...).
Conquise, je l'ai aussi été par le contenu. Chaque chapitre de ce roman, correspond à une lettre, donc à un anniversaire. Chaque lettre est un petit mémo des questionnements et orientations que son père récapitule et offre à cet adulte en devenir. Et on peut penser que ces grandes lignes ne sont pas vides de sens. En effet, l'auteur, Philippe Gourdin a écrit ce livre pendant sa convalescence après une grave maladie et j'imagine très bien que face à la mort, on fait la part des choses entre le futile et l'essentiel.
Ma seule déception provient du fait que chaque chapitre donc chaque année commence par la lettre en avril pour son anniversaire et se termine l'été. Et finalement, on ne connait pas l'impact de la lettre sur le fiston, ses incompréhensions éventuelles et la résonance des mots pour orienter sa vie.
Pour conclure c'est un livre que l'on lit facilement, un peu trop dur pour valerianjunior (il a arrêté au chapitre 2) !
Ce livre est émouvant aussi car derrière les pages, je pensais à ThierryL dont je vous ai déjà parlé (mais que je ne connais pas). Thierry a ouvert un blog en avril pour crier sa douleur face à la maladie de Charcot. Il a vite fermé ses commentaires qui partaient en vrille mais à l'occasion de temps en temps je lui envoyais un petit mail auquel il a toujours répondu. Le dernier billet bien vite effacé s'intitulait "R" sans doute pour nous signifier qu'il manquait d'air (symptôme évolutif de la maladie) et qu'il ne pouvait alimenter son blog. Je n'ai pas eu de réponse à mon dernier mail, je commençais à m'inquiéter pour lui mais au moment de rédiger ce billet, j'ai reçu un mail. Il ne va pas bien (ça se voit aux lettres qui manquent) et il a du mal à faire face à la maladie.
En lisant ce livre de Philippe Gourdin, je pensais à Thierry, sa femme et ses 3A, Antoine 11ans, Arnaud 9 ans et Adrien 5 ans.
Je ne sais pas si Thierry aurait ou a écrit les mêmes lettres à ses enfants que Philippe Gourdin dans son livre mais ce que je sais c'est que Thierry veut que ses enfants aient une trace écrite de tout l'amour qu'il leur porte. Et je ne souhaite qu'une choses c'est qu'Antoine, Adrien et Arnaud puissent passer un dernier Noël avec leur papa.