Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ARC-EN-CIEL
Archives
ARC-EN-CIEL
Newsletter
25 novembre 2008

"ET LA SOURCE EST TARIE..."DE M.T.MUTIN

"Et la source est tarie où buvaient les troupeaux" De M.T. Mutin

Après le sexe, je parle un peu politique, ça change !
Coïncidence ? En faisant le plein à la bibliothèque ce week-end, au rayon "nouveautés" je fus attirée par un livre des "éditions de l'Armançon" avec la 4ème de couverture que voici :

 

etlasourcePrésentation de l'éditeur
Anne a tout pour être heureuse : un cercle d'amis fidèles, des enfants brillants, un mari qu'elle aime, devenu député après des années de combats politiques à ses côtés. Aussi, tout s'effondre le jour où Pierre lui annonce qu'il la quitte. Commence alors pour Anne une véritable remise en questions. N'a-t-elle pas été trop intransigeante ? A quoi bon ces combats d'idées, cette fidélité à une ligne politique ferme, si tout autour d'elle n'est que compromissions ? Si dans sa lutte, elle perd ses illusions, elle y gagnera le respect d'elle-même et l'assurance de reprendre à " l'autre " celui qu'elle aime.

 

Biographie de l'auteur
Marie-Thérèse Mutin a été tour à tour institutrice, maire de Cessey-sur-Tille, conseillère régionale et députée européenne. Elle se consacre maintenant à l'écriture et à sa propre maison d'édition, où elle publie des textes qui lui ressemblent : anticonformistes et engagés.

Plus sur l'auteur ICI

 

La tentation du terroir (L'Armançon est une rivière de Bourgogne) et de la femme trompée (banal mais mon empathie n'a pas de limite :-) ) a provoqué en moi un geste compulsif, j'ai pris ce livre que j'ai lu ce week-end.

Je précise qu'il s'agit d'un roman, paru en mars 2008 et que toute ressemblance avec des personnages ou des situations existantes n'a presque pas lieu d'être...

Effectivement, la 4eme de couverture énonce la trame de ce livre, n'y revenons pas. Le personnage, Anne est un personnage attachant, droit et sincère dans sa démarche. L'auteur dévoile le personnage dans toute sa dimension, sa force mais aussi sa fragilité. Et à ce titre c'est émouvant. Mais ce dont parle surtout ce livre c'est de la vie au parti socialiste à la fédération de Côte d'Or  du temps de Messieurs Jospin, Poperen, Rocard, Bérégovoy.
Je précise d'une part, que je n'y connais pas grand chose en politique, (enfin je lis un peu la presse et certains blogs politiques de temps en temps) et que je n'ai pas d'opinion clairement affichée. Je n'ai pas l'âme d'une militante, je me sens observatrice indépendante. D'autre part, j'ai trop de respect pour les personnes qui ont un engagement personnel quel qu'il soit (enfin du moment que celui-ci est licite) pour dénigrer cette démarche.
Ce qui m'a interpellée dans ce livre, ce sont les "vérités" égrenées tout au long de ce roman, qui ont une résonance particulière en ce moment.
Jugez plutôt :
Petit dialogue entre la mère et la fille pendant le congrès de Rennes en 1990
"- Et alors s'il n'y a pas synthèse c'est la fin du monde ?
- Non, il y aura une majorité qui dirigera et une minorité qui jouera les trublions.
- Et c'est grave ?
- Le parti a fonctionné comme cela depuis 20 ans.
- Alors pourquoi tant d'angoisse et de tensions ?...
- Personne ne discute sur le texte qui effectivement ne pose pas de gros problème. La bataille c'est au niveau du décompte du vote des militants...c'est une bagarre de chiffonniers..."

Je constate donc que l'histoire se répète depuis 40 ans, les mêmes mots de la part des dirigeants et maux du parti :

- Guerre des personnes, de clans et non plus d'idées

- les chefs clament leurs états d'âme partout dans les médias et "l'effet de salle" existe.

- les militants de base qui voulaient "changer la vie" se sentent perdus.

- Le modernisme (décliné en "refondation", "changement", "rupture" etc.) contre l'archaïsme

- Une loyauté envers les idées ou les personnes mise à mal dès que les intérêts autres, notamment pécuniers ou d'ambitions personnelles surgissent.

- Le microcosme du Palais Bourbon avec ses petits complots de couloir. Ou comment avoir un poste dans un gouvernement...en délaissant sa circonscription.

J'arrête là...rien de très nouveau je crois finalement dans ce roman, sauf que c'est dit. Et que le roman rajoute aussi la dimension personnelle quand, je résume, l'héroïne, Anne dit que les députés ont une femme en province et une maîtresse au Palais et tout ce que cela suppose de détresse, de rancoeur et de trahison.

 

Petites réflexions personnelles suite à la lecture :

- A l'heure de l'informatique, si des hommes et des femmes en sont à se chamailler sur un décompte, c'est qu'effectivement le parti, les hommes et la structure, est complètement dépassé. Le boulier au XXI ème siècle !!!!

- Même mots, même maux... si les Hommes d'un parti ne sont plus capables de s'unir lors d'une grave crise (financière et économique) quand est-ce qui le seront ? en cas de guerre ? de catastrophes naturelles ? Vu de ma petite lorgnette j'ai le sentiment qu'ils ne sont pas en opposition contre (quelqu'un ou quelques idées) mais en apposition à se regarder le nombril.

- Il me semble qu'il y a un décalage flagrant entre la base (les militants) qui agit pour améliorer la vie à court terme et les "responsables" politiques qui ne font que de se projeter dans l'avenir de leurs élections et de leurs ambitions.

- Un des mots/maux employé le plus souvent c'est revenons au débat d'idées plus que de personnes. Pourquoi dans ce cas ne pas favoriser d'abord le projet et s'inquiéter de la structure après. Quand les entreprises se sont mises à réfléchir en mode projet, c'était pour mettre en avant le projet, le définir clairement et seulement après organiser les moyens  (moyens divers quant aux compétences requises, aux personnes impliquées, et à la structure la plus adéquat). C'est un peu ce qu'a fait Martin Hirsch avec la lutte contre la pauvreté.(récupéré à bon escient après, par l'actuelle majorité).

Je sais cela va à l'encontre des structures de partis, d'élus et puis... les sous.

J'arrête là, ce que j'ai dit sur le PS suite à ma lecture, pourrait être décliné pour d'autres partis, autrement sans doute.

J'ai finalement apprécié ce roman pour le personnage central pour lequel on ne peut avoir que du respect et pour l'histoire du parti qui est raconté à travers l'engagement d'une personne sincère. C'est donc un roman d'amour et d'engagement . Je ne vous dirais pas si Monsieur réintègre ses pénates quand même !

Et je laisse, à d'autres journalistes ou blogueurs, le soin de vous éclairer sur l'anarchie les subtilités d'appréciation des uns et des autres au PS. Pour ma part, je zappe, les subtilités du monde économique m'échappent encore et je souhaiterais mieux les appréhender.

Pour le prochain billet, c'est promis, fini le feuilleton dramatique, je reviens vous conter une superbe chasse au trésor en Bourgogne à travers un livre sympa !

Publicité
Commentaires
F
Tout pareil que Aifelle !<br /> Bises et bonne journée Thaïs ! :-)
T
@Léonie Colin : bonjour et bienvenue !<br /> Oui l'engagement de certaines personnes est admirable que ce soit en politique ou ailleurs. A travers ce livre, j'ai découvert (ou plutôt redécouvert) combien l'engagement politique peut-être au coeur de la vie de certaines familles. Cela peut souder (ou dessouder aussi).Et quelles que soient les idées que l'on peut avoir (politique-sociale-religieuse, l'expérience de l'engagement, c'est du temps passé pour les autres et pas simplement pour soi, pour se faire plaisir.<br /> <br /> @Aifelle : je te comprends un peu :-)
A
Je n'ai pas très envie de me plonger là-dedans maintenant. J'aurais l'impression de trop de redites.
L
C'est vrai cela, l'engagement, peut-être une idée nouvelle finalement. Votre critique donne envie de lire ce livre, pour son auteur et pour les idées portées. Cela fait du bien de sortir de temps en temps des "écrits et chuchotements" littéraires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité