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29 octobre 2008

"LA CHAMBRE NOIRE DE LONGWOOD" DE J.P. KAUFFMANN

la_chambre_noireNapoléon, tout le monde a entendu parler de lui. Tout le monde connaît plus ou moins son parcours. En ce qui me concerne, c'est plutôt moins que plus, car comme je l'ai déjà dit, l'histoire ne m'intéresse qu'assez peu. Mais je dois dire qu'avec J.P. Kauffmann, je découvre l'histoire autrement et elle me semble passionnante. C'est celle de Napoléon à Sainte-Hélène. Non pas le pourquoi, ni les faits et les gestes de cette situation avec des listes de dates. Non ! c'est l'histoire de son environnement, cette île perdue au milieu de l'océan Atlantique, à 15 jours de bateau de Cardiff, et comment celui-ci a pu agir sur l'homme.
Jean-Paul Kauffmann dans ce livre décrit avec moult précisions Sainte-Hélène,cette île anglaise avec une petite enclave française Longwood. C'est ici que Napoléon résidera pendant 6 ans, d'octobre 1815 à mai 1821. Il nous décrit l'île de maintenant au climat et à la végétation contrastés. A travers ce pélerinage sur les traces de Napoléon et grâce à ses lectures, l'auteur va imaginer dans cette maison de Longwood les humeurs, les sentiments et les pensées de l'ex-empereur déchu. Pièce par pièce, Jean-Paul Kauffmann déambule dans cette maison pour faire parler les murs, les tableaux, les odeurs et la lumière. On y découvre un Napoléon sensible aux odeurs, au toucher, à la palpation, un Bonaparte qui aime les bains chauds vecteurs de sa réflexion. On y apprend aussi qu'il préférait les vins de Bourgogne qu'il buvait avec de l'eau ! A Sainte-Hélène, on ne lui servait que du Bordeaux, très prisé des Anglais. (les voyages en bateau sont excellents pour le Bordeaux car la richesse en tanin assouplit le vin).
Il ressasse aussi ses échecs, Eylau et Waterloo, pour comprendre.
"Quand il évoque ses échecs, il se livre non pas à l'autocritique mais à un étrange jeu de l'erreur. Il recherche la pièce maîtresse qui fait défaut, le détail qui l'a mis en difficulté. Au sujet de Waterloo, il dit "Tout m'a manqué que quand tout avait réussi".C'est dans cette pièce qu'il a cherché à élucider l'énigme."
Puis à partir de novembre 1816, la lassitude va prendre le dessus et sa santé se dégrader.
"Le captif s'est intoxiqué lui-même avec son passé. L'emmuré s'est inoculé jour après jour le venin de l'ennui."

Vous vous souvenez, j'avais apprécié l'arche des Kerguelen. J'ai aussi apprécié cet autre voyage dans le temps. Le présent aide à comprendre le passé. C'est un voyage tout en finesse, plein de détails où priment l'observation des paysages mais aussi celle des tableaux avec des questions en suspens, et des objets. Le style Kauffmann toujours empreint de poésie avec quelques petites longueurs cependant.

Le mot de la fin à Jean-Paul Kauffmann : "On ne visite pas Longwood, c'est Longwood qui vous visite."

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Commentaires
T
Je lirais avec intérêt ton billet car j'aime bien les livres de voyage?
D
Une référence à garder sous le coude: cela me paraît fort intéressant. Pas forcément à cause de Napoléon (j'ai lu le livre de Bainville à son sujet, c'est déjà un joli morceau), mais plutôt à cause de Sainte-Hélène. Tiens, voilà un décor original! <br /> <br /> J'ai par ailleurs pu trouver un récit de voyage au Pôle Sud, signé Apsley Cherry-Garrard et intitulé "Le pire voyage au monde". Je me réjouis de l'attaquer.
T
Tiens j'ai trouvé cela<br /> http://www.world-of-islands.com/Iles/Guides/StHelene/Geo_fr.htm<br /> Ce que j'en retiens pour ma part, c'est qu'il évoque un climat contrasté et à un moment il dit qu'il ne fait jamais froid mais il y a l'humidité et le vent qui procure du froid. De plus tu verras dans le lien, il parle de la brume à Longwood.<br /> Certains lieux qu'il évoque dans le livre paraissent beaucoup plus doux ce qui donne une végétation différente. Et finalement on a l'impression que Longwood était le pire endroit avec des différences de température incroyable. Il me semble qu'à un moment il parle que d'une heure à l'autre, pour peu qu'il y ait de la pluie et du vent il peut y avoir 15° d'écart !<br /> Tu fais bien de souligner que le lieu d'enfermement concerne non seulement napoléon mais lui JP Kauffmann.
D
Tu nous parles d'un bien beau livre Thaïs. Kauffman qui a connu trois ans d'enfermement s'intéresse à ces lieux impossibles d'où on ne peut s'échapper. Il parle donc autant de lui que de Napoléon. Débarassé des clichés habituels l'empereur déchu devient sous la plume de Kauffman un prisonnier comme les autres, comme lui. Et puis il parle tellement bien de cette île, de cette maison. On sent l'odeur du ripolin inlassablement passé sur les boiseries pour les protéger de l'humidité ambiante, on fait sien l'éternel combat du conservateur contre les termites... Je suis d'accord avec tout ce que tu dis du livre Thaïs, sauf que je n'ai pas trouvé de longueurs. Comme d'habtude avec Kauffman j'étais preque déçu d'avoir fini le bouquin aussi vite. Ma frustration, si frustration il y a car j'ai adoré ce récit, vient de ce que Kauffman ne nous dit rien sur les températures à Ste Hélène. Il parle beaucoup de l'humidité mais point de la chaleur. Est-ce une chaleur moite, tropicale? C'est tout juste si on comprend qu'il fait chaud car la punition (l'une des punitions) infligée à Napoléon par les anglais est de lui interdire de sortir se promener le soir. On imagine donc que c'est le moment le plus agréable à cause de la chaleur. Si tu as des statistiques sur les amplitudes des températures à Ste Hélène, je suis preneur.
T
@Florinette : c'est plus l'homme en fin de vie que l'on comprend.<br /> <br /> @Aifelle :je te comprends mais ce n'est pas vraiment l'homme historique que l'on approche, c'est plus l'Homme et ses faiblesses et surtout l'influence de cet environnement qu'est cette île.<br /> <br /> @Lou: c'est une approche qui m'intéresse moi qui n'aime pas spécialement l'histoire et ses moult dates et batailles.
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