JE REVIENS D'UN TRES BEAU VOYAGE...
Ce week-end, je suis partie loin d'ici, au bout, du bout du monde. J'ai accompagné Jean-Paul Kauffmann dans un pays où le temps n'a pas de frontière, où le vent gronde "d'une voix du bout du monde". Je suis revenue aux sources du chaos sur une terre inhabitée, une terre de désolation que les hommes ont essayé d'apprivoiser, en vain. L'homme qui n'aime pas le vide, a cependant posé des noms sur les monts, les baies, les cabanes et les lacs, comme vestiges d'histoires personnelles.
Ces histoires sont celles des Kerguelen découvertes dans ce roman :
Jean-Paul Kauffmann "L'arche des Kerguelen"
4eme couverture : "Aux Kerguelen, archipel français perdu des mers australes, il y a beaucoup de messages abandonnés dans des bouteilles mais nul ne les a retrouvés. Depuis quarante ans, je me prépare à ce voyage. J'irai à Port-Christmas pour découvrir l'arche des Kerguelen. Cette voûte de cent trois mètres de hauteur, qui stupéfia tant de navigateurs, évoque l'entrée d'une crypte. Le sens caché de cette France australe longtemps maudite s'y trouve peut-être dissimulé.
Ces îles dites de la Désolation, où règne le vent, passent pour être le point le plus isolé du globe. La solitude y est extrême, rompue seulement par des troupeaux de mouflons, des régiments de chats sauvages, des lapins cachés dans les prairies profondes. On retrouve des tombes partout. Ce que j'entreprends n'est pas un voyage initiatique. Il n'y a pas de Graal à découvrir dans ce district mystérieux que le chevalier de Kerguelen, emprisonné après avoir découvert ces îles en 1772, appelait le "troisième monde".
Ce livre est fascinant. Moi qui adore Jules Verne, Pierre Loti ou Henri de Monfreid, je découvre un auteur contemporain qui nous fait partager dans un style soutenu et très intimiste son expédition. Nous partageons sa solitude habitée de vent et d'aurore australe. Nous pressentons la petitesse de l'homme face à la grandeur de la nature. Le temps "chronologique" n'a tellement plus de contours que l'on ne sait même pas la durée du voyage. Le temps "naturel" n'est ni jamais chaud, ni jamais très froid mais un vent qui atteint régulièrement les 256 km/heure !
On y découvre le quotidien des quelques scientifiques et autres coopérants qui se relaient dans cet archipel lointain, on y apprend l"histoire de ce chevalier Yves Joseph de Kerguelen découvreur de ces terres mais emprisonné (principal chef d'accusation : avoir amené en douce sa bonne amie Louison lors de son expédition) et plein d'autres pans de vie d'hommes passés aux kerguelen.
Au-delà de la découverte de ce lieu, on peut se demander ce qui a poussé Jean-Paul Kauffmann à aller s'enfermer dans ces contrées lointaines, lui qui vécu l'enfermement pendant 3 ans. Le besoin du vide, de façonner un nouveau monde, de se reconstruire sur un sol sain ?
J'ai retrouvé cet entretien où l'auteur parle de lui et des Kerguelen : "c'est la vérité des deux extrêmes"
Toujours est-il que je perçois ce voyage comme celui que ferait toute personne qui veut jauger sa vie et cela passe par l'isolement (campagne, désert, lieu secret...). Sauf que pour lui, ses sens sont exacerbés par son enfermement forcé (3 ans au Liban comme otage).
Il nous livre alors un roman non seulement intéressant culturellement (il cite de nombreux ouvrages que l'on a envie de lire) mais riche en émotions : Nous ne pouvons qu'être le réceptacle des souffrances diffuses de cet homme ; sans doute par certains côtés nous reconnaissons-nous en lui.
C'est un livre bien écrit et bouleversant...(Merci Dang)
Bibliographies :
La Chambre noire de LongwoodLongwood, en 1997
La Lutte avec L’Ange en 2002
31, allées Damour - Raymond Guérin 1905-1955, en 2004,
La maison du retour en 1997
Les pays lointains fascinent ; voici ce qu'a écrit mon fils alors que nous nous trouvions au bord de la mer. Il avait 6 ans et demi. (je laisse les fautes; je vous rassure, il a fait des progrès depuis !). C'est un petit mot que je garde toujours dans mon portefeuille !
"100000 euros a qui raportera un fil perdu dans la mer il est orange. Je mapel --------- ----------- , je suis a reinse dans la champagne arden --- rue ---- -----------. metre le fil dans la bois toletre."