"IL Y A LONGTEMPS QUE JE T'AIME"
Non ce n'est pas une déclaration, ni une façon de me remémorer les paroles d'une chanson.
C'est le titre d'un film très émouvant, un petit bijou dans l'océan des propositions de films.
Il est difficile d'en parler sans dévoiler le fil conducteur de ce film, à savoir le mystère de cette femme, Juliette, qui retrouve sa jeune soeur Léa, après 15 ans de séparation.
Ce film, de Philippe Claudel, est un concentré de justesse et de tendresse, dans le ton, ainsi que dans les attitudes des personnages. Il est magnifiquement interprété par Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein. Le scénario est simple et les regards et les silences remplacent souvent la parole.
P. Claudel aborde sans ambages mais avec beaucoup de délicatesse plusieurs thèmes :
- le regard porté à celui qui sort de prison
- l'euthanasie
- la force des liens du sang
Une phrase prononcée vers la fin du film est bouleversante de vérité car elle prend tout son sens dans le contexte du film et de son titre. Je ne me souviens plus de la formulation exacte mais ce pourrait être : la perte d'un enfant c'est comme être en prison à vie. Et forcément "jamais je ne t'oublierai"...Après chacun est libre d'apprécier le geste.
Ce que j'ai aimé, c'est que même pour une petite âme sensible comme moi, le réalisateur ne tombe jamais dans le pathos. Malgré une larme, je ne retiens du film que la retenue, le non-dit, le regard et la métamorphose d'un personnage.
Je ne vais pas souvent au cinéma mais pour moi ce film est une merveille !